Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/247

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figure énergique était, pour ainsi dire, adouci, tempéré par l’affabilité d’un sourire constant, mais non pas uniforme ; car, selon l’occasion, ce sourire, tour à tour affectueux ou malin, cordial ou gai, discret ou prévenant, augmentait encore le charme insinuant de cet homme que l’on n’oubliait jamais dès qu’une seule fois on l’avait vu.

Néanmoins, malgré tant d’avantages réunis, et quoiqu’il vous laissât presque toujours sous l’influence de son irrésistible séduction, ce sentiment était mélangé d’une vague inquiétude, comme si la grâce et l’exquise urbanité des manières de ce personnage, l’enchantement de sa parole, ses flatteries délicates, l’aménité caressante de son sourire, eussent caché quelque piège insidieux.

L’on se demandait enfin, tout en cédant à une sympathie involontaire, si l’on était attiré vers le bien… ou vers le mal.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

M. Rodin, secrétaire du nouveau venu, continuait d’écrire.

— Y a-t-il des lettres de Dunkerque, Rodin ? lui demanda son maître.

— Le facteur n’est pas encore arrivé.

— Sans être positivement inquiet de la santé de ma mère, puisqu’elle est en pleine convales-