Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/252

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— Mais le commis, reprit le secrétaire, est retenu par un dernier scrupule.

Après un moment de silence, pendant lequel ses traits se contractèrent péniblement, le maître de Rodin reprit :

— Continuer d’agir sur l’imagination du commis par le silence et par la solitude, puis lui faire relire la liste des cas où le régicide est autorisé et absous… Continuez.

— La femme Sidney écrit de Dresde qu’elle attend des instructions. De violentes scènes de jalousie ont encore éclaté entre le père et le fils à son sujet ; mais dans ces nouveaux épanchements de haine mutuelle, dans ces confidences que chacun lui faisait contre son rival, la femme Sidney n’a encore rien trouvé qui ait trait aux renseignements qu’on lui demande. Elle a pu jusqu’ici éviter de se décider pour l’un ou pour l’autre ;… mais si cette situation se prolonge… elle craint d’éveiller leurs soupçons. Qui doit-elle préférer, du père ou du fils ?

— Le fils… Les ressentiments de la jalousie seront bien plus violents, bien plus cruels chez ce vieillard, et pour se venger de la préférence accordée à son fils, il dira peut-être ce que tous deux ont tant d’intérêt à cacher… Ensuite ?

— Depuis trois ans, deux servantes d’Ambrosius, que l’on a placé dans cette petite paroisse