Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/309

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sant, comme si le brillant oiseau se fût éloigné. Djalma, croyant savoir la cause du bruit qui l’avait un instant éveillé, étendit légèrement le bras sur lequel reposait sa tête, et se rendormit sans presque changer de position.

Pendant quelques minutes, le plus profond silence régna de nouveau dans cette solitude ; tout resta immobile.

L’étrangleur, par son habile imitation du cri d’un oiseau, venait de réparer l’imprudente exclamation de surprise et de douleur que lui avait arrachée la piqûre du reptile. Lorsqu’il supposa Djalma rendormi, il avança la tête, et vit en effet le jeune Indien replongé dans le sommeil.

Descendant alors de l’arbre, avec les mêmes précautions, quoique sa main gauche fût assez gonflée par suite de la morsure du serpent, il disparut dans les joncs.

À ce moment, un chant lointain, d’une cadence monotone et mélancolique, se fit entendre.

L’étrangleur se redressa, écouta attentivement, et sa figure prit une expression de surprise et de courroux sinistre.

Le chant se rapprocha de plus en plus de la cabane.

Au bout de quelques secondes, un Indien,