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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/336

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compagnie de Jésus. C’est là qu’il s’était affilié à la congrégation comme profès des trois vœux ou membre laïque, appelé vulgairement coadjuteur temporel.

M. Josué était un homme d’une probité qui passait pour intacte ; d’une exactitude rigoureuse dans les affaires, froid, discret, réservé, d’une habileté, d’une sagacité remarquables ; ses opérations financières étaient presque toujours heureuses, car une puissance protectrice lui donnait toujours à temps la connaissance des événements qui pouvaient avantageusement influer sur ses transactions commerciales. La maison religieuse de Pondichéry était intéressée dans ses affaires ; elle le chargeait de l’exportation et de l’échange des produits de plusieurs propriétés qu’elle possédait dans cette colonie.

Parlant peu, écoutant beaucoup, ne discutant jamais, d’une politesse extrême ; donnant peu, mais avec choix et à propos, M. Josué inspirait généralement, à défaut de sympathie, ce froid respect qu’inspirent toujours les gens rigoristes ; car, au lieu de subir l’influence des mœurs coloniales, souvent libres et dissolues, il paraissait vivre avec une grande régularité, et son extérieur avait quelque chose d’austèrement composé qui imposait beaucoup.