Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/338

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gneusement refermé derrière lui les autres portes.

M. Josué se mit à son bureau, prit dans le double fond d’un tiroir une longue lettre ou plutôt un mémoire commencé depuis quelque temps et écrit jour par jour. (Il est inutile de dire que la lettre adressée à M. Rodin, à Paris, rue du Milieu-des-Ursins, était antérieure à la libération de Djalma et à son arrivée à Batavia.)

Le mémoire en question était aussi adressé à M. Rodin ; M. Josué le continua de la sorte :

« Craignant le retour du général Simon, dont j’avais été instruit en interceptant ses lettres (je vous ai dit que j’étais parvenu à me faire choisir par lui comme son correspondant), lettres que je lisais et que je faisais ensuite remettre intactes à Djalma, j’ai dû, forcé par le temps et par les circonstances, recourir aux moyens extrêmes, tout en sauvant complètement les apparences, et en rendant un signalé service à l’humanité ; cette dernière raison m’a surtout décidé.

« Un nouveau danger d’ailleurs commandait impérieusement ma conduite.

« Le bateau à vapeur le Ruyter a mouillé ici hier, et il repart demain dans la journée.

« Ce bâtiment fait la traversée pour l’Europe par le golfe Arabique ; ses passagers débarquent