Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/343

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quable intelligence, il en est un surtout, nommé Faringhea, doué d’une énergie extraordinaire, de qualités éminentes qui en font un homme des plus redoutables ; celui-là est métis, c’est-à-dire fils d’un blanc et d’une Indienne ; il a habité longtemps des villes où se tiennent des comptoirs européens, et parle très-bien l’anglais et le français ; les deux autres chefs sont un nègre et un Indien ; l’adepte est un Malais.

« Le contrebandier Mahal, réfléchissant qu’il pouvait obtenir une bonne récompense en livrant ces trois chefs et leur adepte, est venu à moi, sachant, comme tout le monde le sait, ma liaison intime avec une personne on ne peut plus influente sur notre gouverneur ; il m’a donc offert, il y a deux jours, à certaines conditions, de livrer le nègre, le métis, l’Indien et le Malais… Ces conditions sont : une somme assez considérable, et l’assurance d’un passage sur un bâtiment partant pour l’Europe ou l’Amérique, afin d’échapper à l’implacable vengeance des étrangleurs.

« J’ai saisi avec empressement cette occasion de livrer à la justice humaine ces trois meurtriers, et j’ai promis à Mahal d’être son intermédiaire auprès du gouverneur, mais aussi à certaines conditions, fort innocentes en elles-mêmes, et qui regardaient Djalma… Je m’ex-