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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/406

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que c’est une grande dame… mais entre nous… à certains mots que je lui ai entendu dire…

— Vous êtes rempli de pénétration, mon bon M. Dupont… madame de la Sainte-Colombe n’est pas une grande dame, tant s’en faut ;… je crois qu’elle était simplement marchande de modes sous les galeries de bois du Palais-Royal. Vous voyez que je vous parle à cœur ouvert.

— Et elle qui se vantait que des seigneurs français et étrangers fréquentaient sa maison dans ce temps-là !

— C’est tout simple, ils venaient sans doute lui commander des chapeaux pour leurs femmes ; toujours est-il qu’après avoir amassé une grande fortune… et avoir été dans sa jeunesse et dans son âge mûr… indifférente… hélas ! plus qu’indifférente au salut de son âme, madame de la Sainte-Colombe est, à cette heure, dans une voie excellente et méritoire… C’est ce qui la rend, ainsi que je vous le disais, digne de vénération à tous égards, car rien n’est plus respectable qu’un repentir sincère… et durable… Mais pour que son salut se fasse d’une manière efficace, nous avons besoin de vous, mon cher M. Dupont.

— De moi, monsieur !… et que puis-je ?…

— Vous pouvez beaucoup, voici comment :