Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/520

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d’absence… je ne peux pas y croire, dit Françoise en fondant en larmes. Est-ce bien vrai, mon Dieu, est-ce bien vrai ?…

— Cela est si vrai… que si vous me promettiez de ne pas trop vous émouvoir… je vous dirais quand vous le verrez.

— Oh ! bientôt… n’est-ce pas ?

— Oui… bientôt.

— Mais quand arrivera-t-il ?

— Il peut arriver d’un moment à l’autre… demain… aujourd’hui peut-être…

— Aujourd’hui !

— Eh bien ! oui, ma mère… il faut enfin vous le dire… il arrive… il est arrivé…

— Il est… il est…

Et Françoise, balbutiant, ne put achever.

— Tout à l’heure il était en bas ; avant de monter, il avait prié le teinturier de venir m’avertir, afin que je te prépare à le voir… car ce brave père craignait qu’une surprise trop brusque ne te fît mal…

— Oh ! mon Dieu…

— Et maintenant, s’écria le forgeron avec une explosion de bonheur indicible, il est là… il attend… Ah ! ma mère… je n’y tiens plus depuis dix minutes, le cœur me bat à me briser la poitrine.

Et s’élançant vers la porte, il ouvrit.