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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/539

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— Moi !… s’écria Agricol en regardant la jeune fille d’un air stupéfait… Qu’est-ce que cela veut dire ?

— Continue…, dit vivement la couturière en joignant les mains.

Agricol reprit, n’en pouvant croire ses yeux :


Son chant des travailleurs affranchis a été incriminé ; on en a trouvé plusieurs exemplaires parmi les papiers d’une société secrète, dont les chefs viennent d’être emprisonnés, à la suite du complot de la rue des Prouvaires…


— Hélas ! dit l’ouvrière en fondant en larmes, maintenant je comprends tout. Cet homme qui ce soir espionnait en bas, à ce que disait le teinturier… était sans doute un espion qui guettait ton arrivée.

— Allons donc ! cette accusation est absurde, s’écria Agricol, ne te tourmente pas, ma bonne Mayeux. Je ne m’occupe pas de politique… Mes vers ne respirent que l’amour de l’humanité. Est-ce ma faute s’ils ont été trouvés dans les papiers d’une société secrète ?…

Et il jeta la lettre sur la table avec dédain.

— Continue… de grâce, lui dit la Mayeux, continue.

— Si tu le veux… à la bonne heure.