Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/153

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et à genou roses, d’un contour aussi fin, aussi pur que celui de la Diane antique.

— Et ses cheveux, sont-ils longs ! dit la Thomas, sont-ils longs et doux !… elle pourrait marcher dessus… ça serait pourtant dommage de les couper pour lui mettre de la glace sur le crâne.

Et ce disant, la Thomas tordit comme elle le put cette magnifique chevelure derrière la tête d’Adrienne.

Hélas ! ce n’était plus la légère et blanche main de Georgette, de Florine ou d’Hébé, qui coiffaient leur belle maîtresse avec tant d’amour et d’orgueil !

Aussi, en sentant de nouveau le rude contact des mains de la gardienne, le même tressaillement nerveux dont la jeune fille avait été saisie se renouvela, mais plus fréquent et plus fort.

Fut-ce, pour ainsi dire, une sorte de répulsion instinctive, magnétiquement perçue pendant son évanouissement ? fut-ce le froid de la nuit ?… bientôt Adrienne frissonna de nouveau, et peu à peu revint à elle…

Il est impossible de peindre son épouvante, son horreur, son indignation chastement courroucée, lorsque écartant de ses deux mains les nombreuses boucles de cheveux qui cou-