Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/165

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nies, mais qui compromettrait gravement votre avenir s’il se développait davantage… Or, à mon avis, on peut en espérer la cure radicale, grâce à un traitement à la fois moral et physique… dont la première condition est de vous éloigner d’un bizarre entourage qui exalte si dangereusement votre imagination, tandis que vivant ici dans la retraite, le calme bienfaisant d’une vie simple et solitaire… mes soins empressés, et, je puis le dire, paternels, vous amèneront peu à peu à une guérison complète…

— Ainsi, monsieur, dit Adrienne avec un rire amer, l’amour d’une noble indépendance, la générosité, le culte du beau, l’aversion de ce qui est odieux et lâche, telles sont les maladies dont vous devez me guérir ; je crains d’être incurable, car il y a bien longtemps que ma tante a essayé cette honnête guérison.

— Soit, nous ne réussirons peut-être pas, mais au moins nous tenterons ; vous le voyez donc bien… il y a une masse de faits assez graves pour motiver notre détermination qui a été prise en conseil de famille ; ce qui me met complètement à l’abri de vos menaces… car c’était là que j’en voulais revenir ; un homme de mon âge, de ma considération, n’agit jamais légèrement dans de telles circonstances ; vous