Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/230

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— Oh ! oui… mon père !… mais malheureusement je suis trop pauvre, je vous l’ai dit.

— Je le sais, ce n’est ni le zèle ni la foi qui vous manquent ; mais fussiez-vous capable de diriger ces jeunes filles, les exemples impies de votre mari, de votre fils, détruiraient quotidiennement votre ouvrage… d’autres doivent donc faire pour ces orphelines, au nom de la charité chrétienne, ce que vous ne pouvez faire… vous qui répondez d’elles… devant Dieu.

— Ah ! mon père… si grâce à vous cette bonne œuvre s’accomplissait, quelle serait ma reconnaissance !

— Cela n’est pas impossible ;… je connais la supérieure d’un couvent où les jeunes filles seraient instruites comme elles doivent l’être ;… le prix de leur pension serait diminué en raison de leur pauvreté ; mais si minime qu’elle soit, il faudrait la payer… Il y a aussi un trousseau à fournir… Cela, pour vous, serait encore trop cher ?

— Hélas ! oui… mon père !

— En prenant un peu sur mon fonds d’aumônes, en m’adressant à certaines personnes généreuses, je pourrais compléter la somme nécessaire… et faire ainsi recevoir les jeunes filles au couvent.