Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/248

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çon, car, tel que tu me vois, je suis ici en gage. »

— Et rien !… rien… à la maison, dit Blanche. Mon Dieu ! comment donc faire ?

À ces mots, madame Grivois eut un moment d’espoir, bientôt déçu par la Mayeux qui reprit tout à coup, en montrant le paquet qu’elle arrangeait :

— Tranquillisez-vous, mesdemoiselles… voici une ressource… le bureau du mont-de-piété où je vais porter ceci n’est pas loin… je toucherai l’argent et j’irai le donner tout de suite à M. Dagobert ; dans une demi-heure au plus tard, il sera ici !

— Ah ! ma chère Mayeux, vous avez raison, dit Rose ; que vous êtes bonne ! vous songez à tout…

— Tenez, reprit Blanche, l’adresse est sur la lettre du commissionnaire, prenez-la.

— Merci, mademoiselle, répondit la Mayeux.

Puis elle dit au commissionnaire :

— Retournez auprès de la personne qui vous envoie, et dites-lui que je serai tout à l’heure au bureau de la voiture.

— Infernale bossue, pensait madame Grivois avec une colère concentrée, elle pense à tout ; sans elle on échappait au retour inattendu de ce maudit homme… Comment faire maintenant ?… ces jeunes filles ne voudront pas me