Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/266

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le fiacre avant de remonter, car les moments étaient précieux ; lançant un regard significatif à Françoise en lui remettant la lettre de l’abbé Dubois, elle lui dit en appuyant sur chaque mot avec intention :

— Vous verrez dans cette lettre, madame, quel était le but de ma visite que je n’ai pu encore vous expliquer, et dont je me félicite, du reste, puisqu’il me met en rapport avec ces deux charmantes demoiselles.

Rose et Blanche se regardèrent toutes surprises.

Françoise prit la lettre en tremblant ; il fallut les pressantes et surtout les menaçantes injonctions de son confesseur pour vaincre les derniers scrupules de la pauvre femme, car elle frémissait en songeant au terrible courroux de Dagobert ; seulement, dans sa candeur, elle ne savait comment s’y prendre pour annoncer aux jeunes filles qu’elles devaient suivre cette dame.

Madame Grivois devina son embarras, lui fit signe de se rassurer, et dit à Rose, pendant que Françoise lisait la lettre de son confesseur :

— Combien votre parente va être heureuse de vous voir, ma chère demoiselle !

— Notre parente, madame ? dit Rose de plus en plus étonnée.

— Mais certainement ; elle a su votre arrivée