Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/268

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puisque vous serez de retour tout à l’heure.

— Maintenant, madame, je prierai ces chères demoiselles de vouloir bien m’accompagner le plus tôt possible, car je voudrais les ramener ici avant midi.

— Nous sommes prêtes, madame, dit Rose.

— Eh bien ! mesdemoiselles, embrassez votre seconde mère, et venez, dit madame Grivois qui contenait à peine son inquiétude, tremblant que Dagobert n’arrivât d’un moment à l’autre.

Rose et Blanche embrassèrent Françoise qui, serrant entre ses bras les deux charmantes et innocentes créatures qu’elle livrait, eut peine à retenir ses larmes, quoiqu’elle eût la conviction profonde d’agir pour leur salut.

— Allons, mesdemoiselles, dit madame Grivois d’un ton affable, dépêchons-nous ; pardonnez mon impatience, mais c’est au nom de votre parente que je vous parle.

Les deux sœurs, après avoir tendrement embrassé la femme de Dagobert, quittèrent la chambre, et, se tenant par la main, descendirent l’escalier derrière madame Grivois, suivies à leur insu par Rabat-Joie qui marchait discrètement sur leurs pas, car, en l’absence de Dagobert, l’intelligent animal ne les quittait jamais.

Pour plus de précaution, sans doute, la