Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/281

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Lorsque madame Grivois eut vu les orphelines renfermées dans le couvent, elle dit au cocher de sortir de la cour et d’aller l’attendre à la porte extérieure.

Le cocher obéit.

Rabat-Joie, qui avait vu Rose et Blanche entrer par la petite porte du jardin, y courut.

Madame Grivois dit alors au portier de l’enceinte extérieure, grand homme robuste :

— Il y a dix francs pour vous, Nicolas, si vous assommez devant moi ce gros chien… qui est là… accroupi sous le porche.

Nicolas hocha la tête en contemplant la carrure et la taille de Rabat-Joie, et répondit :

— Diable ! madame, assommer un chien de cette taille… ça n’est déjà pas si commode.

— Je vous donne vingt francs, là… mais tuez-le… là… devant moi…

— Il faudrait un fusil… Je n’ai qu’un merlin de fer.

— Cela suffira… d’un coup… vous l’abattrez.

— Enfin, madame… je vas toujours essayer… mais j’en doute…

Et Nicolas alla chercher sa masse de fer.

— Oh ! si j’avais la force !… dit madame Grivois.

Le portier revint avec son arme et s’approcha