Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/297

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— Il y a du prêtre… dans tout ceci.

— Que veux-tu dire, mon ami ?…

— Tu n’as aucun intérêt à me cacher les enfants ; tu es la meilleure des femmes ; tu vois ce que je souffre ; si tu agissais de toi-même, tu aurais pitié de moi…

— Mon ami…

— Je te dis que tout ça sent le confessionnal ! reprit Dagobert. Tu sacrifies moi et ces enfants à ton confesseur ; mais prends bien garde… je saurai où il demeure… et, mille tonnerres !… j’irai lui demander qui de lui ou de moi est le maître dans mon ménage, et s’il se tait…, ajouta le soldat avec une expression menaçante, je saurai bien le forcer de parler…

— Grand Dieu ! s’écria Françoise, joignant les mains avec épouvante en entendant ces paroles sacrilèges, un prêtre !… songes-y… un prêtre !

— Un prêtre qui jette la discorde, la trahison et le malheur dans mon ménage… n’est qu’un misérable comme un autre… à qui j’ai le droit de demander compte du mal qu’il fait à moi et aux miens… Ainsi, dis-moi à l’instant où sont les enfants… ou sinon je t’avertis que c’est à ton confesseur que je vais aller le demander. Il se trame ici quelque indignité dont tu es complice sans le savoir, malheureuse femme ;… du reste…