Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/309

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où l’arrestation de votre fils… doit… vous…

— Hein !… s’écria Dagobert en regardant sa femme et la Mayeux avec stupeur, que dit-il ?… mon fils…

— Quoi !… vous ignoriez !… Ah ! monsieur… pardon, mille fois, dit le magistrat, douloureusement ému, il m’est cruel… de vous faire une telle révélation.

— Mon fils ! répéta Dagobert en portant ses deux mains à son front, mon fils… arrêté !

— Pour un délit politique… peu grave du reste, dit le commissaire.

— Ah ! c’est trop… tout m’accable à la fois…, dit le soldat en tombant anéanti sur une chaise et cachant sa figure dans ses mains.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Après des adieux déchirants au milieu desquels Françoise resta, malgré ses terreurs, fidèle au serment qu’elle avait fait à l’abbé Dubois, Dagobert, qui avait refusé de déposer contre sa femme, était accoudé sur une table ; épuisé par tant d’émotions, il ne put s’empêcher de s’écrier :

— Hier… j’avais auprès de moi… ma femme… mon fils… mes deux pauvres orphelines… et maintenant… seul… seul !

Au moment où il prononçait ces mots d’un