Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/392

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vous un instant, car vous êtes bien pâle… et vous paraissez bien souffrante et bien fatiguée !

Ce disant, Florine introduisit La Mayeux dans un petit vestibule à cheminée, garni de tapis, et la fit asseoir auprès d’un bon feu, dans un fauteuil de tapisserie ; Georgette et Hébé avaient été renvoyées ; Florine était restée jusqu’alors seule gardienne du pavillon.

Lorsque La Mayeux fut assise, Florine lui dit avec intérêt :

— Mademoiselle, ne voulez-vous rien prendre ? un peu d’eau sucrée, chaude, et de fleur d’oranger ?

— Je vous remercie, mademoiselle, dit la Mayeux avec émotion, tant la moindre preuve de bienveillance la remplissait de gratitude.

Puis elle voyait avec une douce surprise que ses pauvres vêtements n’étaient pas un sujet d’éloignement ou de dédain pour Florine.

— Je n’ai besoin que d’un peu de repos, car je viens de très-loin, reprit-elle, et si vous le permettez…

— Reposez-vous tant que vous voudrez, mademoiselle… je suis seule dans ce pavillon depuis le départ de ma pauvre maîtresse…

Ici Florine rougit et soupira.

— Ainsi donc ne vous gênez en rien… approchez-vous du feu… je vous en prie ; tenez…