Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/427

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

seignements ce matin en allant la chercher : ils sont excellents.

— Elle est laide et contrefaite ?

— Sa figure est intéressante ; mais elle est contrefaite.

La supérieure parut satisfaite de savoir que la personne dont on lui parlait était douce, d’un extérieur disgracieux, et elle ajouta après un moment de réflexion :

— Et elle paraît intelligente ?

— Très-intelligente.

— Et elle est absolument sans ressources ?

— Sans aucune ressource…

— Est-elle pieuse ?

— Elle ne pratique pas.

— Peu importe, se dit mentalement la supérieure, si elle est très-intelligente cela suffira.

Puis elle reprit tout haut :

— Savez-vous si elle est adroite ouvrière ?

— Je le crois, ma mère.

La supérieure se leva, alla à un casier, y prit un registre, y parut chercher pendant quelque temps avec attention, puis elle dit en replaçant le registre :

— Faites entrer cette jeune fille… et allez m’attendre dans la lingerie.

— Contrefaite… intelligente… adroite ouvrière, dit la supérieure en réfléchissant, elle