Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/510

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stupéfait. On spéculait d’une manière indigne sur votre dévouement mutuel ;… ainsi dans l’encouragement presque forcé que tu donnais à sa résolution, Gabriel voyait, lui, l’expression de ton vœu le plus cher…

— Peu à peu, pourtant, comme Gabriel est le meilleur cœur qu’il y ait au monde, la vocation lui est venue. C’est tout simple : consoler ceux qui souffrent, se dévouer à ceux qui sont malheureux, il était né pour cela ;… aussi ne m’aurait-il jamais parlé du passé sans notre entretien de ce matin… Mais, alors, lui toujours si doux, si timide… je l’ai vu s’indigner… s’exaspérer, surtout contre M. Rodin et une autre personne qu’il accuse… Il avait déjà contre eux, m’a-t-il dit, de sérieux griefs ;… mais ces découvertes comblaient la mesure.

À ces mots de Françoise, Dagobert fit un mouvement et porta vivement la main à son front comme pour rassembler ses souvenirs. Depuis quelques minutes, il écoutait avec une surprise profonde et presque avec frayeur le récit de ces menées souterraines, conduites par une fourberie si habile et si profonde.

Françoise continua :

— Enfin… quand j’ai avoué à Gabriel que, par les conseils de M. l’abbé Dubois, mon con-