Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/533

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eh bien ! le jeune et le vieux forçat porteront fièrement leur chaîne… et le marquis renégat… le prêtre infâme, sera plus honteux que nous… Va, forge le fer sans crainte, mon garçon ! Il y a quelque chose que le bagne ne peut flétrir : une bonne conscience et l’honneur… Maintenant, deux mots, ma bonne Mayeux ; l’heure avance et nous presse. Quand vous êtes descendue dans le jardin, avez-vous remarqué si les étages du couvent étaient élevés ?

— Non, pas très-élevés, M. Dagobert, surtout du côté qui regarde la maison des fous où est enfermée mademoiselle de Cardoville…

— Comment avez-vous fait pour parler à cette demoiselle ?

— Elle était de l’autre côté d’une claire-voie en planches qui sépare à cet endroit les deux jardins.

— Excellent…, dit Agricol en continuant de marteler son fer ; nous pourrons facilement entrer de l’un dans l’autre jardin ;… peut-être sera-t-il plus facile et plus sûr de sortir par la maison de fous… Malheureusement tu ne sais pas où est la chambre de mademoiselle de Cardoville.

— Si…, reprit la Mayeux en rassemblant ses souvenirs : elle habite un pavillon carré, et il y a au-dessus de la fenêtre où je l’ai vue pour