Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/572

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perpétuité !… Grâce à cette note insérée dans nos archives depuis un siècle et demi… cette famille a été surveillée de génération en génération ;… toujours notre ordre a eu les yeux fixés sur elle, la suivant sur tous les points du globe où l’exil l’avait disséminée… Enfin, demain, nous rentrerons dans cette créance, peu considérable d’abord, et que cent cinquante ans ont changée en une fortune royale… Oui… nous réussirons, car je crois avoir prévu les éventualités… Une seule chose pourtant me préoccupe vivement.

— Laquelle ? demanda Rodin.

— Je songe à ces renseignements que l’on a déjà, mais en vain, essayé d’obtenir du gardien de la maison de la rue Saint-François. A-t-on tenté encore une fois, ainsi que j’en avais donné l’ordre ?

— On l’a tenté…

— Eh bien ?

— Cette fois, comme les autres, ce vieux juif est resté impénétrable ; il est, d’ailleurs, presque en enfance, et sa femme ne vaut guère mieux que lui.

— Quand je songe, reprit le père d’Aigrigny, que depuis un siècle et demi que cette maison de la rue Saint-François a été murée et fermée, sa garde s’est perpétuée de génération en gé-