Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/606

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son trouble et son hésitation, qu’attendez-vous ? Je désire être seul…

— Ainsi, monsieur, lui dit Faringhea en se retirant lentement et à reculons, vous refusez mes offres ? Prenez garde… demain il sera trop tard.

— Monsieur, j’ai l’honneur d’être votre très-humble serviteur.

Et Rodin s’inclina avec courtoisie.

L’étrangleur sortit.

La porte se referma sur lui.

Aussitôt, le père d’Aigrigny parut sur le seuil de la pièce voisine. Sa figure était pâle et bouleversée.

— Qu’avez-vous fait ? s’écria-t-il en s’adressant à Rodin. J’ai tout entendu… Ce misérable, j’en suis malheureusement certain, disait la vérité… l’Indien est en son pouvoir ; il va le rejoindre…

— Je ne le pense pas, dit humblement Rodin en s’inclinant et reprenant sa physionomie morne et soumise.

— Et qui empêchera cet homme de rejoindre le prince ?

— Permettez… Lorsqu’on a introduit ici cet affreux scélérat, je l’ai reconnu ; aussi, avant de m’entretenir avec lui, j’ai prudemment écrit quelques lignes à Morok, qui attendait le bon