Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/608

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que jusqu’à terre ; mais il s’agit seulement de retenir cet homme pendant vingt-quatre heures.

— Et ensuite ? Ses plaintes… ?

— Un pareil bandit n’osera pas se plaindre ; d’ailleurs il est sorti librement d’ici. Morok et Goliath lui banderont les yeux après s’être emparés de lui. La maison a une entrée dans la rue Vieille-des-Ursins. À cette heure et par ce temps d’ouragan, il ne passe personne dans ce quartier désert. Le trajet dépaysera complètement ce misérable ; on le descendra dans une cave du bâtiment neuf, et demain, la nuit, à pareille heure, on lui rendra la liberté avec les mêmes précautions… Quant à l’Indien, on sait maintenant où le trouver… il s’agit d’envoyer auprès de lui une personne de confiance et s’il sort de sa torpeur… il est un moyen très-simple et surtout aucunement violent, selon mon petit jugement, dit modestement Rodin, de le tenir demain éloigné toute la journée de la rue Saint-François.

Le même domestique à figure débonnaire qui avait introduit et éconduit Faringhea, rentra dans le cabinet après avoir discrètement frappé ; il tenait à la main une espèce de gibecière en peau de daim qu’il remit à Rodin en lui disant :