Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/611

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leurs épais branchages apparaissaient le fronton de pierre, le toit aigu et les grandes cheminées de briques d’une antique maison, dont l’entrée était située rue Saint-François, no 3, non loin de l’angle de la rue Saint-Gervais.

Rien de plus triste que les dehors de cette demeure ; c’était encore de ce côté une muraille très-élevée, percée de deux ou trois jours de souffrance, sortes de meurtrières formidablement grillagées. Une porte cochère en chêne massif, bardée de fer, constellée d’énormes têtes de clou et dont la couleur primitive disparaissait depuis longtemps sous une couche épaisse de boue, de poussière et de rouille, s’arrondissait par le haut, et s’adaptait à la voussure d’une baie cintrée, ressemblant à une arcade profonde, tant les murailles avaient d’épaisseur ; dans l’un des larges battants de cette porte massive, s’ouvrait une seconde petite porte servant d’entrée au juif Samuel, gardien de cette sombre demeure.

Le seuil franchi, on arrivait sous une voûte formée par le bâtiment donnant sur la rue. Dans ce bâtiment était pratiqué le logement de Samuel ; les fenêtres s’ouvraient sur une cour intérieure très-spacieuse, coupée par une grille au-delà de laquelle on voyait un jardin.

Au milieu de ce jardin s’élevait une maison