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tibles, en cas d’incendie, les objets qu’elle renfermait.

Une grande cassette de bois de cèdre, prise dans cette caisse et déposée sur un escabeau, contenait de nombreux papiers soigneusement rangés et étiquetés.

À la lueur d’une lampe de cuivre, le vieux gardien Samuel est occupé à écrire sur un petit registre, à mesure que sa femme Bethsabée dicte en lisant un carnet.

Samuel avait alors environ quatre-vingt-deux ans, et malgré cet âge avancé, une forêt de cheveux gris et crépus couvrait sa tête ; il était petit, maigre, nerveux, et la pétulance involontaire de ses mouvements prouvait que les années n’avaient pas affaibli son énergie et son activité, quoique dans le quartier, où il apparaissait d’ailleurs très-rarement, il affectât de paraître presque en enfance, ainsi que l’avait dit Rodin au père d’Aigrigny.

Une vieille robe de chambre de bouracan marron, à larges manches, enveloppait entièrement le vieillard, et tombait jusqu’à ses pieds.

Les traits de Samuel offraient le type pur et oriental de sa race : son teint était mat et jaunâtre, son nez aquilin, son menton ombragé d’un petit bouquet de barbe blanche ; ses pom-