Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/629

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Ce fils, Lévi Samuel, né en 1689, n’ayant pas eu d’enfants de sa première femme, s’était remarié à l’âge de près de soixante ans, et, en 1750, il lui était né un fils : David Samuel, le gardien de la maison de Saint-François, qui, en 1832 (époque de ce récit), était âgé de quatre-vingt-deux ans, et promettait de fournir une carrière aussi avancée que son père, mort à quatre-vingt-treize ans ; disons enfin qu’Abel Samuel, le fils que regrettait si amèrement Bethsabée, né en 1790, était mort sous le knout russe à l’âge de vingt-six ans.

Cette humble généalogie établie, on comprendra facilement que la longévité successive de ces trois membres de la famille Samuel, qui s’étaient perpétués comme gardiens de la maison murée, et reliant ainsi le XIXe siècle au XVIIe, avait singulièrement simplifié et facilité l’exécution des dernières volontés de M. de Rennepont, ce dernier ayant d’ailleurs formellement déclaré à l’aïeul des Samuel qu’il désirait que la somme qu’il laissait ne fût augmentée que par la seule capitalisation des intérêts à 5 p. %, afin que cette fortune arrivât jusqu’à ses descendants, pure de toute spéculation déloyale.

Les coreligionnaires de la famille Samuel, premiers inventeurs de la lettre de change, qui