Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/631

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ver à ce résultat, surtout lorsqu’il fut question de cinquantaines de millions ; cette capacité, le dernier Samuel, d’ailleurs instruit à l’école de son père, la déploya à un haut degré, ainsi que le démontreront les résultats prochainement cités.

Rien ne semble plus touchant, plus noble, plus respectable que la conduite des membres de cette famille israélite qui, solidaires de l’engagement de gratitude pris par un des leurs, se vouent pendant de si longues années, avec autant de désintéressement que d’intelligence et de probité, au lent accroissement d’une fortune de roi, dont ils n’attendent aucune part, et qui, grâce à eux, doit arriver pure et immense aux mains des descendants du bienfaiteur de leur aïeul.

Rien enfin n’est plus honorable pour le proscrit qui fait le dépôt et pour le juif qui le reçoit, que ce simple échange de paroles données, sans autre garantie qu’une confiance et une estime réciproques, lorsqu’il s’agit d’un résultat qui ne doit se produire qu’au bout de cent cinquante ans.

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Après avoir relu attentivement son inventaire, Samuel dit à sa femme :

— Je suis certain de l’exactitude de mes addi-