— Monsieur ! puisque vous m’interrompez, deux mots, dit vivement Adrienne en regardant fixement l’abbé ; quels sont les exemples que je trouvais chez ma tante ?
— Des exemples excellents, mademoiselle.
— Excellents, monsieur ? Est-ce parce que j’y voyais chaque jour sa conversion complice de la vôtre ?
— Mademoiselle… vous vous oubliez…, dit la princesse en devenant pâle de rage.
— Madame… je n’oublie pas… je me souviens… comme tout le monde… voilà tout… Je n’avais aucune parente à qui demander asile… j’ai voulu vivre seule… j’ai désiré jouir de mes revenus, parce que j’aime mieux les dépenser que de les voir dilapider par M. Tripeaud.
— Mademoiselle ! s’écria le baron, je ne comprends pas que vous vous permettiez de…
— Assez, monsieur ! dit Adrienne en lui imposant silence par un geste d’une hauteur écrasante, je parle de vous… mais je ne vous parle pas…
Et Adrienne continua :
— J’ai donc voulu dépenser mon revenu selon mes goûts ; j’ai embelli la retraite que j’ai choisie. À des servantes laides, mal apprises, j’ai préféré des jeunes filles jolies, bien élevées,