Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/112

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ment par moi et entièrement écrit de ma main, j’entends et veux qu’il soit scrupuleusement exécuté dans son esprit et dans sa lettre.

« Ce jourd’hui, 13 février 1681, à une heure de relevée.

« Marius de Rennepont. »


À mesure que le notaire avait poursuivi la lecture du testament, Gabriel avait été successivement agité d’impressions pénibles et diverses.

D’abord, nous l’avons dit, il avait trouvé étrange que la fatalité voulût que cette fortune immense, provenant d’une victime de la compagnie, revînt aux mains de cette compagnie, grâce à la donation qu’il venait de renouveler.

Puis, son âme charitable et élevée lui ayant fait aussitôt comprendre quelle aurait pu être l’admirable portée de la généreuse association de famille, si instamment recommandée par Marius de Rennepont… il songeait avec une profonde amertume que, par suite de sa renonciation, et de l’absence de tout autre héritier, cette grande pensée était inexécutable, et que cette fortune, beaucoup plus considérable qu’il ne l’avait cru, allait tomber aux mains d’une compagnie perverse qui pouvait s’en servir comme d’un terrible moyen d’action.