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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/136

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dains, à l’aversion de tous… mais Dieu me jugera…

Et le jeune prêtre essuya une larme qui roula dans ses yeux.

— Oh ! rassure-toi, mon brave enfant ! s’écria Dagobert, renaissant à l’espérance, tous les honnêtes gens seront pour toi !

— Bien ! bien ! mon frère, dit Agricol.

— M. le notaire, dit alors Rodin de sa petite voix aigre, M. le notaire, faites donc comprendre à M. l’abbé Gabriel qu’il peut se parjurer tant qu’il lui plaît, mais que le code civil est moins commode à violer qu’une promesse simplement… et seulement… sacrée !…

— Parlez, monsieur, dit Gabriel.

— Apprenez donc à M. l’abbé Gabriel, reprit Rodin, qu’une donation entre vifs, comme celle qu’il a faite au révérend père d’Aigrigny, est révocable seulement pour trois raisons, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur, trois raisons, dit le notaire.

— La première, pour survenance d’enfant, dit Rodin, et je rougirais de parler à M. l’abbé de ce cas de nullité. Le second motif d’annulation serait l’ingratitude du donataire… Or, M. l’abbé Gabriel peut être certain de notre profonde et éternelle reconnaissance. Enfin