Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/148

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— C’est elle !… encore elle… ici… dans cette maison ?

— Qui… elle… mon frère ? dit Agricol, inquiet de la pâleur et de l’air presque égaré du missionnaire, car le forgeron, n’ayant pas remarqué jusqu’alors l’étrange ressemblance de cette femme avec le portrait, partageait cependant, sans pouvoir s’en rendre compte, la stupeur générale.

Dagobert et Faringhea se trouvaient dans une pareille situation d’esprit.

— Cette femme, quelle est-elle ?… reprit Agricol en prenant la main de Gabriel, qu’il sentit humide et glacée.

— Regarde !… dit le jeune prêtre ; il y a plus d’un siècle et demi que ces tableaux sont là…

Et du geste il indiqua les deux portraits devant lesquels il était alors assis.

Au mouvement de Gabriel, Agricol, Dagobert et Faringhea levèrent les yeux sur les deux portraits placés de chaque côté de la cheminée…

Trois exclamations se firent entendre à la fois.

— C’est elle… c’est la même femme ! s’écria le forgeron stupéfait ; et depuis cent cinquante ans son portrait est ici !…