Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

être inquiétant, gênant, surtout si Rodin, ainsi que cela était probable, devait revenir plusieurs fois dans cette maison pour exécuter ses projets sur Couche-tout-Nu, par l’intermédiaire de la reine Bacchanal. Le socius se promit donc d’aviser à cet inconvénient.

— Ainsi, ma chère fille, dit-il à Rose-Pompon, c’est un M. Desmoulins qui vous a engagée à me faire cette mauvaise plaisanterie ?

— Non pas Desmoulins… mais Dumoulin, reprit Rose-Pompon. Il écrit dans les journaux des sacristains, et il défend les dévots pour l’argent qu’on lui donne, car si Nini-Moulin est un saint… ses patrons sont saint Soiffard et saint Chicard, comme il dit lui-même.

— Ce monsieur me paraît fort gai.

— Oh ! très-bon enfant !

— Mais attendez donc, attendez donc, reprit Rodin en paraissant rappeler ses souvenirs ; n’est-ce pas un homme de trente-six à quarante ans, gros… la figure colorée ?…

— Colorée comme un verre de vin rouge, dit Rose-Pompon, et par là-dessus, le nez bourgeonné… comme une framboise…

— C’est bien lui… M. Dumoulin… oh ! alors vous me rassurez complètement, ma chère fille ; la plaisanterie ne m’inquiète plus guère ; mais c’est un très-digne homme que M. Du-