Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/300

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l’abbé, il me fut facile de parcourir toute sa correspondance relative à l’héritage ; de la sorte, je pus relier tous les fils de cette trame immense… Oh ! alors, ma chère demoiselle, devant les découvertes que je fis… et que je n’aurais jamais faites sans cette circonstance, je restai anéanti, épouvanté.

— Quelles découvertes, monsieur ?

— Il est des secrets terribles pour qui les possède. Ainsi, n’insistez pas, ma chère demoiselle : mais, dans cet examen, la ligue formée par une insatiable cupidité contre vous et contre vos parents m’apparut dans toute sa ténébreuse audace. Alors, le vif et profond intérêt que j’avais déjà ressenti pour vous, chère demoiselle, augmenta encore et s’étendit aux autres innocentes victimes de ce complot infernal. Malgré ma faiblesse, je me promis de tout risquer pour démasquer l’abbé d’Aigrigny… Je réunis les preuves nécessaires pour donner à ma déclaration devant la justice une autorité suffisante… et ce matin… je quittai la maison de l’abbé… sans lui révéler mes projets… Il pouvait employer, pour me retenir, quelque moyen violent ; pourtant, il eût été lâche à moi de l’attaquer sans le prévenir… Une fois hors de chez lui… je lui ai écrit que j’avais en main assez de preuves de ses indignités pour l’attaquer loyalement au