Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/344

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— Vous m’étranglez…, dit le jésuite d’une voix syncopée, en tâchant d’échapper au soldat.

— Où sont les orphelines, puisqu’elles ne sont pas ici et qu’on m’a fermé la porte du couvent sans vouloir me répondre ? cria Dagobert d’une voix tonnante.

— À l’aide ! murmura Rodin.

— Ah ! c’est affreux ! dit Adrienne.

Et pâle, tremblante, s’adressant à Dagobert, les mains jointes :

— Grâce, monsieur !… écoutez-moi… écoutez-le…

— M. Dagobert, s’écria la Mayeux en courant saisir de ses faibles mains le bras de Dagobert et lui montrant Adrienne… c’est mademoiselle de Cardoville… Devant elle, quelle violence !… et puis, vous vous trompez… sans doute.

Au nom de mademoiselle de Cardoville, la bienfaitrice de son fils, le soldat se retourna brusquement et lâcha Rodin ; celui-ci, rendu cramoisi par la colère et par la suffocation, se hâta de rajuster son collet et sa cravate.

— Pardon, mademoiselle…, dit Dagobert en allant vers Adrienne, encore pâle de frayeur, je ne savais pas qui vous étiez ;… mais le premier mouvement m’a emporté malgré moi…

— Mais, mon Dieu ! qu’avez-vous contre mon-