Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/389

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pas le seul qui ait échoué dans cette tentative ; tout à l’heure encore un magistrat… malgré le caractère, malgré l’autorité dont il est revêtu… n’a pas été plus heureux. Sa fermeté envers la supérieure, ses recherches minutieuses dans le couvent ont été vaines ; impossible jusqu’à présent de retrouver ces malheureuses enfants.

— Mais ce couvent, s’écria le maréchal Simon en se redressant, la figure pâle et bouleversée par la douleur et la colère, ce couvent, où est-il ? Ces gens-là ne savent donc pas ce que c’est qu’un père à qui on enlève ses enfants ?

Au moment où le maréchal Simon prononçait ces paroles, tourné vers Dagobert, Rodin, tenant Rose et Blanche par la main, apparut à la porte, laissée ouverte. En entendant l’exclamation du maréchal, il tressaillit de surprise ; un éclair de joie diabolique éclaira son sinistre visage, car il ne s’attendait pas à rencontrer Pierre Simon si à propos.

Mademoiselle de Cardoville fut la première qui s’aperçut de la présence de Rodin. Elle s’écria en courant à lui :

— Ah ! je ne me trompais pas… notre providence… toujours… toujours…

— Mes pauvres petites, dit tout bas Rodin aux jeunes filles en leur montrant Pierre Simon, c’est votre père.