Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/391

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comme si tant d’émotions eussent été au-dessus de ses forces ; c’est en vérité trop pour moi ; excusez-moi auprès du maréchal… et dites-lui que je suis assez payé par la vue de son bonheur.

— Monsieur… de grâce…, dit Adrienne, que le maréchal vous connaisse, qu’il vous voie au moins.

— Oh ! restez… vous qui nous sauvez tous, s’écria Dagobert en tâchant de retenir Rodin de son côté.

— La Providence, ma chère demoiselle, ne s’inquiète plus du bien qui est fait, mais du bien qui reste à faire…, dit Rodin avec un accent rempli de finesse et de bonté… Ne faut-il pas à cette heure songer au prince Djalma ? Ma tâche n’est pas finie, et les moments sont précieux. Allons, ajouta-t-il en se dégageant doucement de l’étreinte de Dagobert, allons, la journée a été aussi bonne que je l’espérais : l’abbé d’Aigrigny est démasqué, vous êtes libre, ma chère demoiselle ; vous avez retrouvé votre croix, mon brave soldat ; la Mayeux est assurée d’une protectrice, et M. le maréchal embrasse ses enfants… Je suis pour un peu dans toutes ces joies-là… ma part est belle… mon cœur content… Au revoir, mes amis, au revoir !

Ce disant, Rodin fit de la main un salut af-