Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/449

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Rodin avait été introduit, par Faringhea, auprès du prince qui, encore sous l’empire de l’exaltation passionnée où l’avaient plongé les paroles du métis, ne paraissait pas s’apercevoir de l’arrivée du jésuite.

Celui-ci, surpris de l’animation des traits de Djalma, de son air presque égaré, fit un signe interrogatif à Faringhea, qui répondit aussi à la dérobée et de la manière symbolique que voici. Après avoir posé son index sur son cœur et sur son front, il montra du doigt l’ardent brasier qui brûlait dans la cheminée ; cette pantomime signifiait que la tête et le cœur de Djalma étaient en feu.

Rodin comprit sans doute, car un imperceptible sourire de satisfaction effleura ses lèvres blafardes ; puis, il dit tout haut à Faringhea :

— Je désire être seul avec le prince ;… baissez le store, et veillez à ce que nous ne soyons pas interrompus…

Le métis s’inclina, alla toucher un ressort placé auprès de la glace sans tain, et elle rentra dans l’épaisseur de la muraille à mesure que le store s’abaissa ; s’inclinant de nouveau, le métis quitta le salon. Ce fut donc peu de temps après sa sortie que mademoiselle de Cardoville et Florine arrivèrent dans la serre chaude, qui n’était plus séparée de la pièce où se trouvait