Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/494

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— M. Hardy a fait une sorte de règlement imprimé, relatif à notre travail et aux droits dans les bénéfices qu’il nous accorde ; ce règlement est suivi de plusieurs maximes aussi nobles que simples, de quelques préceptes de fraternité à la portée de tout le monde, extraits de différents philosophes et de différentes religions… De ce que M. Hardy a choisi ce qu’il y avait de plus pur parmi les différents préceptes religieux, M. l’abbé a conclu que M. Hardy n’avait aucune religion, et il est parti de ce thème, non-seulement pour l’attaquer en chaire, mais pour désigner notre fabrique comme un foyer de perdition, de damnation et de corruption, parce que, le dimanche, au lieu d’aller écouter ses sermons ou d’aller au cabaret, nos camarades, leurs femmes et leurs enfants passent la journée à cultiver leurs petits jardins, à faire des lectures, à chanter en chœur ou à danser en famille dans notre maison commune ; l’abbé a même été jusqu’à dire que le voisinage d’un tel amas d’athées, c’est ainsi qu’il nous appelle, pouvait attirer la fureur du ciel sur un pays… que l’on parlait beaucoup du choléra qui s’avançait, et qu’il serait possible que, grâce à notre voisinage impie, tous les environs fussent frappés de ce fléau vengeur.

— Mais dire de telles choses à des gens igno-