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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/535

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Dieu m’entendra ; et tu n’iras, je l’espère, qu’en purgatoire

« Bonne mère… âme angélique, elle m’a dit ces paroles avec une douceur si grave et si pénétrée, avec une foi si sérieuse dans l’heureux résultat de sa pieuse intercession, que j’ai senti mes yeux devenir humides et je me suis jetée à son cou, aussi sérieusement, aussi sincèrement reconnaissante, que si j’avais cru au purgatoire.

« …Ce jour a été heureux pour moi ; j’aurai, je l’espère, trouvé du travail, et je devrai ce bonheur à une personne remplie de cœur et de bonté ; elle doit me conduire demain au couvent de Sainte-Marie, où elle croit que l’on pourra m’employer… »


Florine, déjà profondément émue par la lecture de ce journal, tressaillit à ce passage où la Mayeux parlait d’elle, et continua :


« Jamais je n’oublierai avec quel touchant intérêt, avec quelle délicate bienveillance cette jeune fille m’a accueillie, moi, si pauvre et si malheureuse. Cela ne m’étonne pas, d’ailleurs ; elle était auprès de mademoiselle de Cardoville. Elle devait être digne d’approcher de la bienfaitrice d’Agricol. Il me sera toujours