Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/573

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un état d’effervescence effrayant. Les physionomies étaient farouches, enflammés, terribles. Ce déchaînement des plus mauvaises passions faisait pressentir de déplorables conséquences.

Se tenant pas le bras et marchant quatre ou cinq de front, les Loups s’excitaient encore par leurs chants de guerre répétés avec une excitation croissante et dont voici le dernier couplet :


 
Élançons-nous pleins d’assurance,
Exerçons nos bras vigoureux ;
Ils ont lassé notre prudence,
Eh bien ! nous voici devant eux ! (Bis.)

Enfants d’un roi brillant de gloire[1],
C’est aujourd’hui que sans pâlir
Il faut savoir vaincre ou mourir ;
La mort, la mort ou la victoire !
Du grand roi Salomon intrépides enfants,
Faisons, faisons un noble effort,
Nous serons triomphants !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Morok et Couche-tout-Nu avaient disparu

  1. Les Loups et les Gavots entre autres font remonter l’institution de leur compagnonnage jusqu’au roi Salomon. (Voir pour plus de détails le curieux ouvrage de M. Agricol Perdiguier, que nous avons déjà cité et dont ce chant de guerre est extrait.)