Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/575

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que salubre, d’où l’on apercevait les coteaux boisés et pittoresques qui, de ce côté, dominent la grande ville.

Rien n’était d’un aspect plus simple et plus gai que la maison commune des ouvriers. Son toit de chalet en tuiles rouges s’avançait au-delà des murailles blanches coupées çà et là par de larges assises de briques, qui contrastaient agréablement avec la couleur verte des persiennes du premier et du second étage.

Ces bâtiments, exposés au midi et au levant, étaient entourés d’un vaste jardin de dix arpents, ici planté d’arbres en quinconce, là distribué en potager et en verger.

Avant de continuer cette description, qui peut-être semblera quelque peu féerique, établissons d’abord que les merveilles dont nous allons esquisser le tableau ne doivent pas être considérées comme des utopies, comme des rêves ; rien, au contraire, n’était plus positif, et même, hâtons-nous de le dire et surtout de le prouver (de ce temps-ci une telle affirmation donnera singulièrement de poids et d’intérêt à la chose), ces merveilles étaient le résultat d’une excellente spéculation, et au résumé représentaient un placement aussi lucratif qu’assuré.

Entreprendre une chose belle, utile et grande, douer un nombre considérable de créatures