Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/617

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des manufactures ne profiteraient-ils pas de cet enseignement pour joindre des maisons communes d’ouvriers à leurs usines ou à leurs fabriques ?

Il s’ensuivrait pour les fabricants eux-mêmes un avantage très-considérable dans ces temps de concurrence désespérée. Voici comment : la réduction du salaire est d’autant plus funeste, d’autant plus intolérable pour l’ouvrier, qu’elle l’oblige à se priver souvent des objets de première nécessité : or si, en vivant isolément, trois francs lui suffisent à peine pour vivre, et que le fabricant lui facilite le moyen de vivre avec trente sous grâce à l’association, le salaire de l’artisan pourra, dans un moment de crise commerciale, être réduit de moitié, sans qu’il ait trop à souffrir de cette diminution, encore préférable au chômage, et le fabricant ne sera pas obligé de suspendre ses travaux.

Nous espérons avoir démontré l’avantage, l’utilité, la facilité d’une fondation de maisons communes d’ouvriers.

Nous avons ensuite posé ceci :

Qu’il serait non-seulement de la plus rigoureuse équité que le travailleur participât aux bénéfices, fruit de son labeur et de son intelligence, mais que cette juste répartition profiterait même au fabricant.