Gabriel releva vivement la tête et dit au père d’Aigrigny :
— Ainsi que je l’ai déjà affirmé à M. Rodin, ma mère adoptive m’a seulement entretenu de ses scrupules de conscience… et j’ignorais complètement l’existence de l’héritage dont vous parlez, mon père…
L’expression d’indifférence avec laquelle le jeune prêtre prononça ces derniers mots fut remarquée par Rodin.
— Soit…, reprit le père d’Aigrigny, vous l’ignorez… je veux le croire, quoique toutes les apparences tendent à prouver le contraire, à prouver enfin… que la connaissance de cet héritage n’est pas non plus étrangère à votre résolution de vous séparer de nous.
— Je ne vous comprends pas, mon père.
— Cela est pourtant bien simple… Selon moi votre rupture a deux motifs : d’abord nous sommes menacés ;… et vous jugez prudent de nous abandonner…
— Mon père…
— Permettez-moi d’achever… mon cher fils, et de passer au second motif ; si je me trompe… vous répondrez. Voici les faits : autrefois, et dans l’hypothèse que votre famille, dont vous ignoriez le sort, vous laisserait quelque bien… vous aviez, en retour des soins que la compa-