Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/661

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surée de la mégère, alla frapper une malheureuse femme qui, penchée sur la plinthe de la croisée, tentait d’attirer un volet à soi.

— Touché… j’ai mis dans le blanc…, cria la hideuse créature.

— T’es bien nommée, Ciboule… tu touches à la boule, dit une voix.

— Vive Ciboule !

— Sortez donc ! eh ! les Dévorants, si vous l’osez !

— Eux qui ont dit cent fois que les gens des environs étaient trop lâches pour venir seulement regarder leur maison, dit le petit homme à mine de furet.

— Et à cette heure ils canent !

— Ils ne veulent pas sortir, s’écria le carrier d’une voix de tonnerre, allons les fumer !

— Oui… Oui.

— Allons enfoncer la porte…

— Faudra bien que nous les trouvions.

— Allons… allons…

Et la foule, le carrier en tête, non loin duquel marchait Ciboule, brandissant un bâton, s’avançait en tumulte, vers une grande porte assez peu éloignée.

Le terrain sonore trembla sous le piétinement précipité du rassemblement, qui alors ne criait plus ; ce bruit confus, mais pour ainsi