Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/155

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rapide comme le vent de mort qui souffle derrière moi… Déjà je vois les murailles de la ville… Oh ! pitié, Seigneur, pitié pour les descendants de ma sœur ! Épargnez-les ;… faites que je ne sois pas leur bourreau, et qu’ils triomphent de leurs ennemis !

Marche !… marche !…

— Le sol fuit toujours derrière moi… Déjà la porte de la ville… oh ! déjà !… Seigneur… Il est temps encore… Oh ! grâce pour cette ville endormie !… Que tout à l’heure elle ne se réveille pas à des cris d’épouvante, de désespoir et de mort ! Seigneur, je touche au seuil de la porte… vous le voulez donc… C’en est fait… Paris !… le fléau est dans ton sein !… Ah ! maudit, toujours maudit !

Marche !… marche !… marche !


En 1346, la fameuse peste noire ravagea le globe ; elle offrait les mêmes symptômes que le choléra, et le même phénomène inexplicable de sa marche progressive et par étapes selon une route donnée. En 1660 une autre épidémie analogue décima encore le monde.

On sait que le choléra s’est d’abord déclaré à Paris, en interrompant, si cela peut se dire, sa marche progressive par un bond énorme et inexplicable ; on se souvient aussi que le vent de nord-est a constamment soufflé pendant les plus grands ravages du choléra.