Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

défiance, car, entre gens de même sorte, on joue toujours au fin, que Votre Éminence en pense-t-elle, soit par elle-même, soit par les rapports du père général ?

— Mais je pense… que si son apparent dévouement à son ordre cachait quelque arrière-pensée, il faudrait à tout prix la pénétrer ;… car avec les influences qu’il s’est ménagées à Rome depuis longtemps… et que j’ai surprises… il pourrait être un jour, et dans un temps donné… bien redoutable.

— Eh bien !… s’écria le père d’Aigrigny, emporté par sa jalousie contre Rodin, je suis, quant à cela, de l’avis de Votre Éminence ; car quelquefois j’ai surpris en lui des éclairs d’ambition aussi effrayante que profonde ; et puisqu’il faut tout dire… à Votre Éminence…

Le père d’Aigrigny ne put continuer.

À ce moment madame Grivois, après avoir frappé, entre-bâilla la porte et fit un signe à sa maîtresse.

La princesse répondit par un mouvement de tête.

Madame Grivois ressortit.

Une seconde après, Rodin entra dans le salon.