Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/181

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— Ah !… fit Rodin en regardant fixement le prélat, et que disait-on ?

— Mais… reprit l’évêque belge en s’essuyant le front, tout le bien que l’on peut dire de Votre Révérence…

— N’accepterez-vous pas quelque chose, mon très-cher père ? dit la princesse à Rodin en lui montrant le buffet splendide.

— Merci, madame, j’ai mangé ce matin mes radis.

— Mon secrétaire, l’abbé Berlini, qui a assisté ce matin à votre repas, m’a, en effet, fort édifié sur la frugalité de Votre Révérence, dit le prélat ; elle est digne d’un anachorète.

— Si nous parlions affaires ? dit brusquement Rodin, en homme habitué à dominer, à conduire la discussion.

— Nous serons toujours très-heureux de vous entendre, dit le prélat ; Votre Révérence a fixé elle-même ce jour, pour nous entretenir de cette grande affaire Rennepont… si grande, qu’elle entre pour beaucoup dans mon voyage en France ;… car soutenir les intérêts de la très-glorieuse compagnie de Jésus, à laquelle je tiens à honneur d’être affilié, c’est soutenir les intérêts de Rome, et j’ai promis au révérend père général que je me mettrais entièrement à vos ordres.