Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/190

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Je vise toujours au cœur, moi ; c’est légal, et c’est sûr.

— C’est légal, c’est sûr et c’est louable, dit l’évêque, car si j’ai bien entendu, ce fabricant avait une concubine… or, il est bien de faire servir une passion mauvaise à la punition du méchant…

— Ceci est évident, ajouta le cardinal, ils ont de mauvaises passions… on s’en sert… c’est leur faute…

— Notre sainte mère Perpétue, dit la princesse, a concouru de tous ses moyens à la découverte de cet abominable adultère.

— Voici M. Hardy frappé dans ses plus chères affections, je l’admets, dit le père d’Aigrigny qui ne cédait le terrain que pied à pied ; le voilà frappé dans sa fortune… mais il en sera d’autant plus âpre à la curée de cet immense héritage…

Cet argument parut sérieux aux deux prélats et à la princesse ; tous regardèrent Rodin avec une vive curiosité ; au lieu de répondre, celui-ci alla vers le buffet, et, contre son habitude de sobriété stoïque, et malgré sa répugnance pour le vin, il examina les flacons et dit :

— Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ?

— Du vin de Bordeaux et de Xérès,… dit